Cold in July

Avec Cold in July Jim Mickle signe un thriller digne des frères Coen tout en humour noir et en hémoglobine avec une photographie particulièrement soignée. L’intrigue est prometteuse, la bande-annonce laisse présager un bon polar et finalement en sortant de la salle, la déception règne. On reste sur notre faim.

Richard Dane abat un homme qui s’est introduit chez lui. Le père de la victime rode et fait vivre un véritable enfer à la famille. Néanmoins, on se rend vite compte que l’homme abattu n’est pas celui qu’on croit. Il convient donc de retrouver le fils disparu et de découvrir qui est dans le cercueil. Le film résout la première intrigue et laisse en suspens la deuxième, malheureusement. A trop vouloir ramifier le récit, l’œuvre se perd et délaisse des pans entiers de narration qu’elle avait pourtant abordés.

L’histoire se déroule dans le Texas de la fin des années 1980 et on y croit. La bande-son y est pour beaucoup et nous accompagne sur les autoradios des voitures. Voitures qui ont, d’ailleurs, une place prépondérante : les phares percent la nuit pluvieuse, éclairent les plans et complètent le sentiment d’enfermement que l’on ressent tout au long du film. Les personnages sortent rarement de chez eux, l’atmosphère se fait pesante dans ce huis clos. Le contexte historique et géographique est crucial car il permet au réalisateur de développer son argumentaire sur les armes à feu. Sans en être convaincu, on se doute qu’il est contre le port d’arme tant il insiste sur les conséquences et le bouleversement qu’entraîne un simple coup de feu. Dans une Amérique profonde présidée par Bush père où tout le monde célèbre le geste de Dane et fait l’apologie des pistolets, sa réaction détonne. Cependant, un peu à la manière du Django de Tarantino, le long-métrage s’achève dans un bain de sang, certes moins esthétique, mais qui s’habille d’un joli filtre rouge.

Ce thriller peine dans l’élaboration de son intrigue et souffre de quelques longueurs. Les acteurs sont convaincants mais les personnages manquent de profondeur et sont trop stéréotypés pour que le film prenne pleinement son envol.

Jules Pouriel

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