Attila Marcel n’est clairement pas le film qui va révolutionner votre vie. L’idée de reprendre le rituel de la madeleine de La recherche de Proust pour retracer l’enfance d’un jeune bourgeois orphelin et un peu dépassé par la vie était certes amusante, mais le film manque un peu de profondeur. Si l’histoire semble décalée et originale au départ, la fin est relativement attendue et on n’est pas certain d’avoir appris grand-chose en sortant. L’humour et la dérision dont sait faire preuve Sylvain Chomet contribuent heureusement à complexifier un peu l’histoire et contrebalancer le côté un peu larmoyant de certaines scènes. L’autre qualité du film est l’univers plastique dans laquelle il nous plonge : chaque lieu est un décor riche de sens, un univers à part entière, ce qui n’est pas surprenant quand on sait que Chomet a réalisé Les Triplettes de Belleville et L’illusioniste.
Attila Marcel n’est donc pas sans intérêt, mais de bonnes idées de départ semblent être restées un peu inabouties.
Elise Molliere