Transparent – à quand la diffusion française ?

Petit bijoux de série diffusée en intégralité par Amazon cet automne aux Etats-Unis, la série de Jill Soloway a illuminé la rentrée des séries américaines. Et cela s’est conclu par deux statuettes lors des Golden Globes : Meilleure série de comédie et Meilleur acteur dans une série de comédie pour Jeffrey Tambor.

Au long de ces dix épisodes de 30 minutes, on voit évoluer une famille dont le père (joué par Jeffrey Tambor) fait son coming-out auprès de ses trois enfants : il se déclare transgenre et affirme enfin son identité de femme. La nouvelle est plutôt bien reçue dans cette famille juive progressiste dans laquelle tous sont plus ou moins en quête d’identité. On voit évoluer l’ainée, mariée et deux enfants, qui quitte son mari pour retourner avec son premier amour qui est une femme. Le cadet est producteur de musique, professionnellement accompli et il enchaine les conquêtes. Puis vient la benjamine, excentrique et oisive.

La série pose la question du genre avec beaucoup de légèreté et sans jugement aucun. Au-delà du genre, elle pose aussi la question de l’identité et des repères qui forgent nos vies. Quels sont les choix que nous avons faits ? Sont-ils les bons ? Nous rendent-ils heureux ? A quoi aspire-t-on finalement ? Et au bout de cinq heures, il n’y a toujours pas de réponse mais un cœur rempli de l’humanité de ces personnages que l’on semble désormais connaître. La décision du père de famille semble avoir poussé ses enfants à remettre en question leur choix de vie. Et l’on suit avec un grand plaisir l’évolution de cette famille.

Jill Soloway, qui avait participé à l’excellent Six Feet Under, nous livre une mini-série, autobiographique sous quelques aspects, prodigieusement construite. « Je voulais que ça soit plutôt un long film de cinq heures », dit-elle en interview. Il est certain qu’avec la diffusion des dix épisodes en une seule fois sur Amazon, la tentation du binge-watching est inévitable. A cela s’ajoute un scénario parfaitement ficelé, sans longueurs, même dans les scènes les plus contemplatives, qui sont toujours belles et parlantes. La mise en scène est millimétrée comme les détails minutieux d’un portrait de famille poétique, passionnant et humain. Ici, Amazon prône le qualitatif pour courir après Netflix, et c’est réussi ! Définitivement, l’art de la série vaut mille fois le cinéma quand il nous est donné la chance de voir une œuvre de cette qualité.

Juste une dernière petite chose. Le générique. Il est beau, touchant et scintillant. Il nous plonge dès le début dans l’univers de cette série à laquelle on pourrait appliquer les mêmes adjectifs. Mais ça, Jules et Tim en parle mieux que moi ici.

Vous l’avez compris, je n’ai rien à redire. Même sans les sous-titres, j’aime, j’adore, j’idolâtre. Une deuxième saison est en production.

J’ai hâte.

 

Vittoria Durand.

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