Le Labyrinthe de Pan

1944, au milieu de la montagne, dans une sombre Espagne en pleine transition franquiste. La petite Ofelia subit la fourberie de son sanguinaire beau-père, le Capitaine Vidal, chargé de réprimer les rebelles cachés dans la forêt. Au cœur de la barbarie, Ofelia noue une étrange relation : au milieu du labyrinthe, elle rencontre le faune qui lui apprend sa véritable identité. Fille du roi d’un monde souterrain, elle doit, pour rejoindre sa véritable famille, réussir trois épreuves toutes plus effrayantes les unes que les autres. Guillermo del Toro manie ici tant l’angoisse que l’épouvante. Les ressorts de la guerre donnent à sa réalisation un rythme haletant qui s’oppose à celui, plus lent, des effrayantes rêveries d’Ofelia. On a peur, très peur, en particulier dans l’antre de l’homme pâle jonchée d’ossements d’enfants… Del Toro crée ici tout un monde qui nous effraie autant qu’il nous touche par sa finesse. On est bien loin des clichés du genre : l’angoisse est mêlée à la poésie. Dans ce jeu des contraires, tout le monde trouve son bonheur. Rien de mieux pour une bonne soirée Halloween pour ceux qui veulent frissonner devant un petit bijou du cinéma espagnol contemporain.

Brice Ballot