La Web-Série de Sciences Po : Entretien avec Pierre-Louis Lagnau

Une petite interview de Pierre-Lagnau, ancien membre du Ciné-Club de Sciences Po, menée par un des membres du Ciné-Club du CELSA,  à propos de la Web-Série de l’IEP de Paris, assez énigmatiquement intitulée «27». Pour en savoir plus, rendez-vous sur leur chaîne YouTube.

Ce soir sur la Celsathèque, quelques jours après Cin’EDHEC, c’est Sciences Po qui est à l’honneur, puisque Pierre-Louis publie également une critique de Lost in Translation que nous vous invitons à lire par la suite.

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1) Quand est-ce que tu as eu l’idée de réaliser une série pour Sciences Po et comment as-tu eu l’idée du nom chiffré «27» ?
L’idée de cette mini-série est née de l’imagination de deux étudiants en master Com, Georgia Poivre et Pierre-Etienne Kirry, au moment où j’entrais à Sciences Po. C’est l’époque ou Bref faisait le buzz et l’idée leur est venue de s’inspirer de ce format pour parler de la vie étudiante à Sciences Po. J’ai participé au casting qu’ils organisaient, et au bout d’une semaine ils m’ont annoncé qu’ils m’embarquaient dans leur projet. Face au succès des premiers épisodes, et bien que PEK et Georgia quittaient Sciences Po, ils ont accepté que je prenne la relève. J’espère juste qu’ils ne regrettent pas leur décision. Pour le nom, il faudra leur demander, je ne comprends toujours pas d’où ça sort…ils sont probablement nés dans l’Eure.

2) Questions assez matérielles, comment as-tu organisé le casting ?
On a organisé une seule fois un casting un peu formel, pour un épisode précis tout simplement parce qu’on avait personne de notre entourage en tête, ou celles qu’on voulait n’étaient pas intéressées. Ayant passé des castings, j’avais beaucoup de compassion et d’admiration pour les personnes qui sont venues. C’est un exercice assez brutal et peu constructif, surtout quand on n’a pas l’habitude. Donc la plupart du temps on propose à des potes, sans faire d’auditions. Il suffit qu’ils soient motivés et disponibles, ce qui est déjà beaucoup.
3) Le tournage, tu fais un épisode tous les combien ? Est-ce que ça a un certain coût ?
On est à trois ou quatre épisodes par saison, soit un épisode tous les trois mois en moyenne. C’est peu, mais pour avoir un résultat potable, ça demande beaucoup de préparation, d’autant que les personnes avec qui on travaille ne sont pas des professionnels. D’un point de vue logistique, le matériel qu’on utilise n’est pas vraiment à nous, ce qui ne simplifie pas les choses. On a réussi à se répartir assez efficacement les rôles l’année dernière, tous en restant très flexibles. Par exemple même si Louis Boulay (un ami de 2A) s’occupait souvent du montage l’année dernière, il a scénarisé probablement le meilleur épisode de la saison 2. Paul Chevrier (un ami de promo), s’occupait beaucoup de la production, mais contribuait systématiquement à l’écriture et à tous les aspects de la mise en scène. Concernant les coûts, on peut dire qu’on avait un budget de 0 euros. Quelques dépenses ponctuelles pour de l’achat de matériel ont néanmoins été couvertes par Sciences Po TV et son président bien-aimé.
4) Quel est ton épisode préféré ? Pourquoi ?
Pas de préférences. En définitive les épisodes sont assez différents, que ce soit au niveau du thème, du scénario, ou encore du montage. Je ne sais pas si c’est forcément un point positif mais on ne peut pas dire qu’on ait été très cohérents. On a essayé de donner une forme de continuité, notamment avec des personnages récurrents, mais en définitive chaque épisode est autonome. Pour balancer des noms, j’aime beaucoup l’ENTG parce que c’est un ovni au milieu du reste ; Les inscriptions pédagogiques pour son efficacité ; ou encore L’arrivée en 3A pour des raisons de mise en scène.

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5) En réalité, tu fais ça par simple hobby, ou tu veux faire carrière dans le cinéma ou la télévision plus tard ?
J’aimerais bien pouvoir tenir une caméra plus tard pour autre chose que les films de vacances. Mais Sciences Po n’est pas une école de ciné et logiquement je serai plutôt amené à travailler dans la production ou le marketing ciné, ce qui ne me dérange pas a priori. J’ai rencontré des gens qui arrivent parfaitement à faire les deux (travailler dans un bureau et réaliser). En fait, il faut que je trouve des stages pour me faire une idée, pour le moment ça n’a pas beaucoup de sens. Merci de me contacter si vous avez quelque chose sous la main.
6) Quel était ton rôle au sein de l’association audiovisuelle du Ciné-Club de Sciences Po ?
On s’est réuni avec tous les membres du ciné-club en septembre pour mettre en place notre programme de l’année, les différents thèmes abordés et la liste des films projetés. Ensuite, je m’occupais de veiller au bon déroulement des séances, à comprendre : une excuse pour voir des films.
7) Qu’est-ce que tu aimes au Cinéma ? Quels sont tes réalisateurs fétiches ?
C’est difficile à expliquer ou à rationnaliser. Le cinéma est un mode d’expression qui m’a toujours touché. La capacité d’un réalisateur a susciter des émotions à partir d’un enchaînement d’images de différente nature me fascine. C’est pour cette raison que j’accorde une importance sans doute disproportionnée à la forme, et que j’aime tout particulièrement les réalisateurs qui explorent toutes les capacités du media qu’ils utilisent. Ça sera donc plus Kubrick que Rohmer. Je vois beaucoup de films aujourd’hui face auxquels je serais incapable de te pondre une solide analyse formelle. Quand tu vois un mélodrame hollywoodien des années 1950 comme Written on the Wind ou All That Heaven Allows, tu peux écrire trois pages sur un seul plan, même s’il faut l’admettre : c’est horriblement kitsch.
8) Est-ce que tu as déjà réalisé des court-métrages ? Quels sont tes projets ciné à venir ?
J’ai réalisé une seule fois un court-métrage à proprement parler. Le reste du temps, ce sont des vidéos plus institutionnelles. Mon expérience en réalisation est assez limitée. A l’heure actuelle je me sens plus à l’aise avec le jeu. Quant à la suite, j’aimerais continuer à faire des vidéos mais qui ne soient pas liées à Sciences Po, pour avoir plus de liberté de ton. J’ai plusieurs amis motivés, donc on verra si ça aboutit à un résultat concret. J’ai aussi un projet de série pour la région Rhône-Alpes en tant que comédien, mais c’est tout aussi incertain.

Propos recueillis et mis en forme par Matthieu Parlons, président du Ciné-Club du CELSA, auprès de Pierre-Louis Lagnau, membre du Ciné-Club de Sciences Po Paris

Vous pouvez également lire une critique de Pierre-Louis Lagnau sur la Celsathèque, écrite suite à la cérémonie des Césars.

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