Psycho ou : la peur du rideau de douche

La psychose est une maladie du cerveau. La personne atteinte perd tout contact avec la réalité et n’a plus un comportement rationnel. Une définition simple pour le cas complexe de Norman Bates, le gérant d’hôtel sur lequel tout un chacun rêve de tomber. Ou devrais-je dire chez « lesquels » on rêverait de passer la nuit?

L’histoire est simple. Tellement simple qu’on dirait le résumé d’un bon navet programmé un dimanche après-midi sur TF1. Une femme, Marion Crane (Janet Leigh) vole quarante mille dollars à son « boss » et s’enfuit avec. Elle s’arrête dans un motel pour la nuit et se fait assassiner dans sa douche (scène ô combien culte !). Le thriller commence ici puisque son amant Sam (John Gavin), sa sœur Leila (Vera Miles), ainsi qu’un détective privé, Arbogast, partent à sa recherche.

C’est là que réside le génie de ce film : un scénario simplissime, un budget risible, des décors en nombre réduit, un casting lui aussi mis au régime et très peu de dialogues. Et pourtant, Psycho est le plus grand succès d’Hitchock. Oui mais voilà, une musique de Bernard Herrmann qui vous fait vriller le cœur, une mise en scène qui entretient le doute jusqu’au bout entre les deux personnalités de la mère et du fils, des personnages complexes et, surtout, pas de clichés. Un film qui pose la question du bien et du mal, de la victime et du bourreau, jusque dans le choix du noir et blanc pour tourner.

Alors pour Halloween, on se regarde Psycho, comme l’incontournable tournant du thriller au cinéma.

Julie Andreotti