La saga Jason Bour… Ah non désolée, Blindspot

NBC n’est pas connu pour faire les meilleures séries, mais parvient parfois à sortir des productions intrigantes ou sympathiques telles The Blacklist de Jon Bokenkamp dont on a beaucoup entendu parler cette année. Leur nouveauté qui a fait quelques vagues dans le monde de la critique est Blindspot, un thriller assez ambitieux signé  Martin Gero. Certains adorent, d’autres détestent, la plupart restent mitigés, mais quand on a rien de mieux à faire (à part relire relire son cours d’histoire de la pensée économique) pourquoi pas ?

            Blindspot est une série d’autant plus irritante qu’elle aurait pu être une bonne série. Les conditions étaient plus ou moins réunies dans les première minutes de l’épisode pilote : une histoire intrigante, une fille amnésique toute nue, un agent badass et un générique plutôt sympa. Le spectateur s’interroge très vite sur l’identité de cette femme mystérieuse, capable de tabasser deux mecs avec un bout de bois et dont les plus que nombreux tatouages semblent prédire l’avenir.  L’idée est plutôt alléchante, et si une petite voix dans notre tête ne cesse de nous répéter « ça ne te rappelle pas un peu La mémoire dans la peau ? », on essaye de l’ignorer et, qu’à cela ne tienne, de donner sa chance à Bourne version grands yeux et gros seins.

            Sauf que c’est bien là que le bât blesse, on a effectivement l’impression de regarder un plagiat plutôt médiocre de ce qui a été un bon film plutôt innovant. Ce qui est véritablement affligeant, c’est qu’il n’y a pas que de mauvaises choses. On ne peut en effet que remarquer un véritable effort de réalisation qui, bien que discrète et assez convenue, se veut clinique et réaliste. Pour ce qui est des scènes d’action, Blindspot n’a pas à rougir en tant que série à budget limité, même si là encore, les arts martiaux agrémentés d’armes improvisées à partir d’objets plus ou moins inattendus ne manquent pas de rappeler à nouveau le film de Doug Liman.

            Cependant, le tout devient très rapidement lassant, plat, peu intéressant, et, en gros, la série se contente d’être moyenne, voire à certains moments tire vers le carrément nul. L’héroïne est si exaspérante avec ses aires de biche stupide et effarouchée qu’on en oublie le charisme qu’elle a pu dégager lors du pilote. L’agent spécial quant à lui reste fade et quand il n’est pas frappé d’illuminations à la « Eurêka ! » qui relèvent presque de la divination, n’est pas capable d’une perspicacité plus grande que celle d’un enfant jouant à Détective Conan. Le scénario ne décolle pas, les incohérences s’accumulent et si on aimerait bien avoir le fin mot de l’histoire, notre curiosité n’est pas assez ardente pour compenser l’ennui latent que nous inspire cette nouvelle série quelque peu insipide.

Adeline Méheut